LIBRE PROPOS : REPARTITION DES RICHESSES

 

REPARTITION DES RICHESSES ET DEMOCRATIE

 

Dans un bref message d’Allemagne, Dragan MATIC, nous écrit :

«... Il est vain, voire trompeur, de parler de démocratie, lorsqu’il n’existe pas une répartition des richesses suffisante entre les citoyens..."

 

NB. Il n’était pas logiquement correct, dans une étude rigoureuse de l’idée de démocratie contenue sous le mot, de poser a priori un tel postulat. Mais nos conclusions convergent avec ce point de vue. A revisiter les pages du site, on constate que les rapports démocratie-richesses (ou pauvreté) sont moins développés que dans l’essai dont il est un prolongement condensé. Ils y sont toutefois traités plus ou moins directement dans les thèmes : nature du pouvoir, démocratie libérale, social-démocratie, et dans la conclusion générale (téléchargeable). Il est donc intéressant d’en faire une synthèse ici et de montrer qu’en effet, le degré de démocratie d’un régime croît avec la répartition de richesses dans le peuple et qu’à lois démocratiques égales, un pays pauvre sera moins démocratique qu’un pays riche.

 

Dans l’étude de l’idée de démocratie, nous avons vu, que le maximum de démocratie est obtenu lorsque le peuple le plus large exerce le plus souvent et avec le moins de freins ou d’écrans, le maximum de pouvoirs. Il est bien connu que la pauvreté entraîne toute une série de handicaps – difficultés à accéder au savoir, nécessité de consacrer l’essentiel de son temps à sa subsistance, etc. – qui sont autant d’obstacles à la participation à la vie politique.

 

Mais un argument supplémentaire vient de la détermination de la nature du pouvoir, comme étant association plus ou moins complexe et variée d’information et d’énergie, l’une étant apte à commander l’autre, elle-même disponible à cette commande.  Elle nous a conduit à généraliser le concept de pouvoir à l’utilisation, voire à la simple possession, de tout bien matériel négociable, puisque de tels biens permettent l’achat de formes d’énergie qui, contrôlées par des informations-connaissances adéquates permettent d’exercer divers types de pouvoirs. 

 

La répartition des richesses d’un pays au plus grand nombre d’individus donne donc à chacun un pouvoir personnel direct qui se rajoute à ceux que la puissance publique met à sa disposition à travers la loi et les moyens des services publics.
 
Ainsi, un pays riche qui décide de répartir ou redistribuer les richesses et de se doter ses services publics de biens importants, tels qu’écoles, équipements sportifs, moyens de transports en commun, services sociaux et de santé, etc., ouverts à tous  mais destinés prioritairement aux plus démunis, donne plus de pouvoirs à l’ensemble de ses citoyens.

 

Ci-dessous : Extrait de «  DEMOCRATIE, le nom volé d’une idée  violée » (pp. 327-328)
PAYS PAUVRES ET DEMOCRATIE.

 

Une autre conséquence qui était déjà apparue dans la Première Partie, découle de la conception de la démocratie comme régime de pouvoir populaire maximum : entre deux Etats d’égale population, qui accordent les mêmes droits à leurs citoyens, le plus démocratique est le plus puissant, car il procure davantage de moyens (le pouvoir) de les réaliser.

 

Cela paraîtra sans doute choquant, voire erroné, à ceux – la majorité des juristes, politologues et politiciens –, qui voient la démocratie comme un Etat de droit égalitaire. Ils préféreront différencier les choses et conclure : ils sont également démocratiques, mais l'un est plus puissant. Examinons bien la différence, en considérant que le pays le plus pauvre, « nouvellement entré en démocratie », comme on dit, se dote des mêmes lois d'essence démocratique que la meilleure des « démocraties » riches. Par le fait qu'un grand nombre de ses ressortissants doive assurer avant tout leur survie et que les moyens n'existent pas de les informer et les éduquer convenablement – enfants qui ne vont pas à l'école, adultes qui ne sont pas forcément instruits et ne peuvent plus l'être –, les conditions de bon fonctionnement de la démocratie ne sont pas remplies : les droits de pensée et d'expression ne peuvent être exercés pleinement. En outre, le droit au travail ne peut y avoir de sens, si la majorité est au chômage ou vit d'expédients, ni en conséquence le droit de grève. Le droit de se déplacer s'y exerce essentiellement à pied ou par un moyen de « fortune » (sic). Comparativement au régime antérieur  – s'il n'a pas été d'oppression brutale –, le peuple n'a gagné qu'un pouvoir dérisoire. Les droits qu'il a conquis, il n'en profitera réellement que lorsqu'il aura atteint un minimum de prospérité.

Dans un tel pays, la démocratie formellement instaurée reste théorique, ou plutôt potentielle. Il n'est certes pas négligeable  que la condition institutionnelle soit remplie. C'est un progrès de la démocratie, mais insuffisant pour égaler celle du pays puissant aux lois identiques.
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LA DEMOCRATIE EST UN REGIME POLITIQUE "PARTAGEUX"

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